1999, Un nouveau départ

Nouveau départ

L’homme n’est pas achevé quand il est vaincu, il est achevé quand il abandonneRichard Nixon

Un nouveau départ

Soleil

6 mois après ma victoire inachevée, je décide de repartir traverser l’Atlantique. A mes yeux, il est crucial de terminer ce que j’ai commencé. Une telle décision peut sembler pure folie : tout recommencer pour quelques malheureux 130 kilomètres ! (l’équivalent d’un trajet Brest – Lorient…).

Ces 130 kilomètres sont les plus durs mais aussi les meilleurs qui me séparent de ma ligne d’arrivée.

Au plus profond de moi-même je savais qu’en capitulant je resterais toute ma vie avec ce sentiment d’avoir failli réussir. Cette décision mûrement réfléchie exige une motivation sans faille.

Pendant de longs mois, je me suis programmée telle une machine pour ramer sur 4000 kilomètres et franchir ma ligne, chassant de ma pensée mes doutes, mes peurs, la peur de l’échec, de la mort…

Ce nouveau départ, je le prépare avec mon équipe depuis un an. Grâce à l’intervention de la Marine nationale, j’ai pu récupérer mon bateau échoué sur les côtes Portoricaines.
Lors de ma première traversée, je partais la rage au ventre, galvanisée par la soif de l’inconnu et de l’aventure.

Aujourd’hui, je sais exactement ce qui m’attend : je n’ignore rien des dangers, des douleurs, des moments de découragements, de l’effort, des peurs, des émotions, des angoisses que l’on ressent au cours d’un tel périple. Les souvenirs de mon naufrage tels une cicatrice me rappellent le danger de la mer. Je repars mieux préparée, encore plus déterminée et surtout concentrée sur un seul objectif : la ligne d’arrivée en Martinique.

Départ Départ

18 novembre 1999, il est 12h GMT, quand je quitte l’île de Sao Vicente. Dans deux mois je retrouverai les terriens. Pour le moment, tel un compte à rebours, chaque coup de rame me rapproche des Antilles. J’ai hâte d’en découdre. Un coup d’œil furtif sur mon GPS m’indique qu’il ne me reste plus que 4000 kilomètres à parcourir…

Peggy bouchet au départ