PEGGY BOUCHET
1ère femme à avoir osé traverser l’Atlantique à la rame
1999 : Un Nouveau Départ
Crédits photo : Jean-Marc Lecerf
Crédits photo : Franck Faugère (DPPI)
Oser repartir
6 mois après ma victoire inachevée, je décide de repartir traverser l’Atlantique. À mes yeux, il est crucial de terminer ce que j’ai commencé. Une telle décision peut sembler pure folie : tout recommencer pour quelques malheureux 130 kilomètres ! (L’équivalent d’un trajet Brest – Lorient…). Ces quelques kilomètres sont les plus durs mais aussi les meilleurs qui me séparent de ma ligne d’arrivée.
Au plus profond de moi-même je savais qu’en capitulant je resterais toute ma vie avec ce sentiment d’avoir failli réussir. Cette décision mûrement réfléchie exige une motivation sans faille. En aucun cas, elle ne peut être le fruit de la défiance ou du dépit. Dans l’absolu, j’ai confiance en moi, car j’ai prouvé que je suis capable de traverser l’Atlantique.
Crédits photo : Franck Faugère (DPPI)
Se préparer
Pendant de longs mois, je me suis programmée telle une machine pour ramer sur 4200 kilomètres et franchir ma ligne, chassant de ma pensée mes doutes, cohabitant avec mes peurs, la peur de l’échec, de la mort… Ce nouveau départ, je le prépare avec mon équipe depuis un an. Nous tirons parti de l’expérience passée et travaillons sur les modifications à apporter au bateau. Grâce à l’intervention de la Marine nationale, j’ai pu récupérer mon bateau échoué sur les côtes portoricaines.
Le départ
18 novembre 1999, il est 12h GMT, quand je quitte l’île de Sao Vicente. Dans deux mois je retrouverai les terriens. Pour le moment, tel un compte à rebours, chaque coup de rame me rapproche des Antilles. J’ai hâte d’en découdre. Un coup d’œil furtif sur mon GPS m’indique qu’il ne me reste plus que 4200 kilomètres à parcourir…
Crédits photo : Franck Faugère (DPPI)
Le retour au front
Lors de ma première traversée, je partais la rage au ventre, galvanisée par la soif de l’inconnu et de l’aventure. Aujourd’hui, je sais exactement ce qui m’attend : je n’ignore rien des risques, des douleurs, des moments de découragements, de l’effort et des peurs ressentis au cours d’un tel périple. Les souvenirs de mon naufrage, tels une cicatrice, me rappellent le danger de la mer. Je repars mieux préparée, encore plus déterminée et surtout concentrée sur un seul objectif : la ligne d’arrivée en Martinique. Je sais que cette traversée est un combat de chaque instant : il me faut lutter contre le doute, garder mon cap, balayer l’envie d’abandonner, affronter la violence de la mer…
PEGGY BOUCHET
« Oser toujours , céder parfois, renoncer jamais » ©
1ère femme à avoir osé traverser l’Atlantique à la rame